Né à Paris, Sylvain Mathurin se prend de passion pour le graffiti au milieu des années 80 grâce à l’émission « Hip Hop », et réalise ses premières peintures à Garges, où il a vécu 32 ans. A cette époque, il fréquente les writers du terrain vague de Stalingrad parmi lesquels Bando, Mode2 ou encore Lokiss. Dès 1986, il signe DARK, et ce pendant 10 ans. Son style se caractérise alors par des lettrages assez novateurs pour l’époque, composé de B-Boys, de robots, mais aussi de phases coloristiques aux confins de l’abstraction et du freestyle. Après un « trou noir » de quelques années pendant lequel il ne touche plus une bombe, entre deux éclipses et des années de réflexions mystiques, il retrouve la voie du soleil et pose le mot « Amour » à partir de 2003/04 avant de revenir à des formes pures en 3D peuplées de lutins souriants sur fond de phases multicolores en dégradés. Faisant partie de la première génération de graffeurs, cet old-timer n’a jamais vraiment souhaité se mettre avant et, à l’instar de son premier blaze, est resté dans l’ombre. Généralement réfractaire à la publicité, il est connu du milieu mais se fait discret. Pourtant, si l’on creuse un peu dans ces 20 ans de carrière, cet « extra-terrestre » a fait une multitude de choses…et des plus étonnantes ! Il fait une tournée avec la chanteuse Guesh Patti en 1992 et anime des ateliers graff avec les jeunes par exemple. Il customise plus d’une centaine de vêtements entre 1985 et 1995 et peint des devantures de magasins de 1986 à 2000. Il réalise également des pochettes de disques, des logos, expose ses toiles, participe à des événements et festivals autour du graff (Chiens de la Casse à Saint-Denis, le « Jour J » - 2009), Parc des Cormailles à Vitry (2009), au Jardin du Luxembourg dans le cadre de l’anniversaire de l’abolition de l’esclavage (2010), entre autres). Il apparait dans la presse (Grafftime et 400 ml, Phosphore, Le Parisien, Graffbombz…)


Côté télé, on le voit peindre une palissade dans l’émission « Coucou c’est nous » de Christophe Dechavanne aux côtés de Marko 93 (1992), et dans le documentaire « Writers 1983-2003, 20 ans de graffiti à Paris ». Il apparaît également dans 4 courts-métrages entre 1993-95. Ce vétéran des terrains ne manque pas de s’intéresser à la jeune scène. Avide de nouveauté, avec toujours cette curiosité dans les styles, il n’hésite pas à initier les débutants ou à peindre avec des plus jeunes, bien que ce soit un peu compliqué parfois quand la moyenne des graffeurs commence à peindre à 11h et qu’à cette heure-ci il est déjà debout depuis 7 heures ! Car Sylvain fait partie de ces rares graffeurs matinaux. En 2011, sa peinture sur mur prend un tournant : il ne pose plus le mot « Amour » et travaille exclusivement sur les formes et les couleurs. Courant 2011 /début 2012, il se consacre au travail sur toile tout en continuant à peindre des murs, mais en troquant les sprays classiques pour des bombes écologiques.

 

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